Exposition d’une représentation d’un enfant violé : action en référé-liberté à l’encontre du Palais de Tokyo

En voulant protéger la liberté de création, Rima Abdul Malak a-t-elle, à son corps défendant, ouvert la voie à la judiciarisation de la polémique autour de l’artiste Miriam Cahn ? En réponse, le 21 mars, à Caroline Parmentier (Rassemblement national, RN), députée du Pas-de-Calais qui accusait la peintre suisse de faire l’apologie de la pédocriminalité à travers son tableau intitulé Fuck abstraction !, dans lequel elle représente une scène de fellation forcée entre un homme et une frêle silhouette à genoux, la ministre de la culture avait déclaré : « Ce n’est ni à une ministre ni à une parlementaire de qualifier une infraction pénale. C’est le rôle de la justice. »

C’est précisément au tribunal administratif de Paris qu’a rebondi la controverse, lundi 27 mars. Six associations (Juristes pour l’enfance, Enfance en partage, Pornostop, Face à l’inceste, Innocence en danger et le Collectif féministe contre le viol) ont saisi le juge en référé-liberté. Invoquant l’article 227-23 du code pénal, elles réclament le retrait sans délai du tableau, ou, à défaut, l’interdiction d’accès des mineurs à la salle où il se trouve accroché. « Chaque heure qui passe aggrave l’atteinte à l’intérêt supérieur de l’enfant, en mettant en danger les mineurs confrontés à l’exposition », écrit dans sa requête l’avocate Adeline Le Gouvello, qui représente Juristes pour l’enfance.
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